L\'idée de l\'expérience ne remplace nullement l\'expérience.

La générosité

La générosité

 

J’aime la femme généreuse à tous niveaux.

 

Qu’est-ce que la générosité ?

 

Est-ce offrir ce que l’on désire donner ? Est-ce répondre aux besoins ou aux désirs de l’autre ? Est-ce encore recevoir ce que « l’autre » désire donner ?

 

Pour ma part, je situerai la générosité dans le deuxième concept. La faculté de donner revêt, entre autre, une forme, qui, au niveau de la peinture, révèle un sens intéressant à mes yeux d’artiste. La femme, jolie ou non, mais qui se sait belle ; qui offre sa beauté sans pudibonderie, sans fausse modestie au regard du peintre, en sachant qu’ensuite son portrait - donc elle même - sera offert
au regard de nombreux spectateurs, cette femme fait œuvre de générosité. Il faut du courage pour mettre son âme à nu, autant qu’il en faut pour dénuder son corps devant un regard étranger.

 

Je ne fais pas allusion exclusivement au nu. Je parle aussi du simple fait d’accepter de se laisser peindre à travers la sensibilité de l’artiste, avec tout ce que cela implique. En tant que peintre, je sais que tout ce que je vois et tente de traduire passe par ma personnalité, quand bien même je m’efforce de m’abstraire du sujet, et de n’intervenir que dans la composition et les couleurs pour
compléter ma perception de l’autre. Si, peindre une femme ou un homme m’a souvent permis de leur rendre confiance en eux, il va de soi qu’à chacun de ces exercices est lié un risque de trahison de la nature du personnage. Risque mineur face aux dangers réels de la vie, mais majeur sur le plan existentiel.

 

La générosité du peintre comme celle du modèle est double, car chacun comble le besoin de l’autre en se comblant lui-même.

La générosité est génératrice de synergie.

 

Quant à la générosité des formes féminines, ou à leur absence, tant décrite par certains peintres, j’aimerais que celle-ci incarna la juste expression de l’équilibre du mental. Ni plus ni moins. A la femme bien en chair, je préfère la femme bien dans sa chair.

Picturalement, je m’attache plus à peindre la femme ayant réussi cet extra-ordinaire challenge : être en possession de tous ses moyens, au prorata de son âge « biologique » et non de celui qui suit la logique des anniversaires. Elles ont fait de leur corps le théâtre dont elles sont à la fois l’auteur, le metteur en scène et l’actrice.

 

Carole Dekeijser



11/09/2011
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 18 autres membres